Animaux vus en rêve et observations naturalistes
Article rédigé par E. Kohlmann
Il y a quelques jours, j’ai rêvé qu’une chauve-souris entrait dans ma chambre et voletait au plafond tandis que j’essayais de la chasser. Ce matin, ce rêve m’interpelle puisque je suis en train de réfléchir sur le dispositif naturaliste sous-jacent à Nature-Isère…

Cette chauve-souris onirique existe en un sens puisqu’elle loge, dans la vraie vie, derrière le volet de mon bureau et prend son envol au crépuscule pour aller chasser. J’apprécie sa compagnie, elle accompagne mon travail ; elle le rythme. Elle s’envole ? Il est temps de faire une pause. Elle tourne autour de la maison ? Il doit y avoir beaucoup d’insectes ce soir. Et cetera.
Pourtant, dans mon rêve, je la chassais et cela m’interroge sur la place du territoire dans nos relations aux animaux et sur l’évolution de leur statut en fonction de cet aspect territorial. Dehors, c’est une compagnie qui m’amuse. Dedans, c’est un “nuisible”. Dans ce que je considère comme un territoire partagé, les animaux (les non-humains) me sont d’une présence agréable. Dans ce que je considère comme mon territoire, ils sont indésirables…
Et pour finir, dans Nature-Isère comme dans un autre dispositif d’observation naturaliste, comment consigner l’observation suivante ? “Nuit du 23 au 24 juin 2020, présence d’une chauve-souris, réelle, dans une chambre, dans un rêve.…”
Petite pensée pour Philippe Descola…
(Descola, 2005. Par-delà nature et culture. Paris : Gallimard, 623 p. ISBN : 978-2-07-077263-6)
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Emilie Kohlmann (24 juin 2020). Animaux vus en rêve et observations naturalistes. Projet MIMESIS. Consulté le 14 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/rfy3